La condamnation par la Cour suprême du Premier ministre pakistanais, Youssuf Raza Gilani, hier, resserre un peu plus l’étau judiciaire sur le chef de l’Etat, Asif Ali Zardari. Reconnu coupable d’outrage à la justice pour son refus de coopérer dans une affaire de détournement de fonds présumé visant le Président, Gilani, qui encourait six mois de prison, est pourtant ressorti libre du tribunal. Ce dernier ne l’a condamné qu’à une peine de prison symbolique limitée à la durée de l’audience.
L’affaire remonte à 2003, lorsqu’un tribunal suisse, en première instance, reconnaissait coupable le président Zardari ainsi que son épouse, l’ex-Première ministre Benazir Bhutto, de blanchiment de fonds publics détournés. En raison de l’immunité judiciaire dont jouit le Président, la justice ne bénéficie d’aucune marge de manœuvre. Ce n’est que six ans plus tard que les choses prennent une nouvelle tournure. Désireuse de faire toute la lumière sur les rumeurs de corruption touchant Zardari, la Cour suprême pakistanaise décide d’annuler le décret amnistiant le chef de l’Etat ainsi que des milliers d’autres personnes soupçonnées d’implication dans les «affaires». Dans le même temps, elle ordonne au gouvernement de réclamer la réouverture de l’enquête à Genève. Durant deux ans, le Premier ministre refuse de coopérer et de se plier à cette injonction, ce qui amène la Cour à l’inculper, puis le condamner.
A la suite de cet arrêt, Youssuf Raza Gilani devrait être démis de ses fonctions. Mais une t