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Libération

Pakistan : le Premier ministre condamné, le président fragilisé

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Le Premier ministre Youssuf Raza Gilani à son arrivée à la Cour suprême, à Islamabad le 26 avril 2012, sous des pétales de roses lancés par ses partisans. (Photo faisal Mahmood. Reuters)
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publié le 26 avril 2012 à 15h11

Le Premier ministre du Pakistan a été jugé jeudi coupable d'outrage à la justice pour son refus de coopérer dans une affaire de détournement de fonds présumés visant le président Asif Ali Zardari, un jugement qui pourrait faire de lui le premier «fusible» du chef de l'Etat.

Youssuf Raza Gilani, qui encourait six mois de prison, est ressorti libre, la Cour suprême ne l’ayant condamné qu'à une peine de prison symbolique limitée à la durée de l’audience, qui n’a pas excédé quelques minutes.

Mais cette condamnation ouvre la porte au lancement d’une procédure menant à sa destitution car elle peut entraîner son exclusion du parlement, d’où le Premier ministre doit être issu.

Le principal leader de l'opposition, Nawaz Sharif a appelé à la démission «immédiate» de Youssuf Raza Gilani, le Premier ministre resté le plus longtemps à son poste dans l'histoire du pays.

Gilani fait appel

Mais peu d’observateurs prévoient une telle issue, en tout cas à court terme, la procédure de destitution pouvant durer plusieurs mois, et alors que des élections sont prévues au début 2013, voire pourraient être organisées avant, comme l’oppsition le réclame depuis plusieurs mois.

D’autant que l’avocat de Gilani, Aitzaz Ahsan, a annoncé que son client ferait appel de cette décision, en arguant d’un défaut de procédure.

Si elle affaiblirait le président Zardari, une éventuelle démission de son Premier ministre ne bouleverserait de toute façon pas la donne politique pakistanaise : leur parti, le Parti du peuple