Chen Guangcheng est libre. Le célèbre avocat aveugle de 40 ans que les autorités chinoises séquestraient chez lui à Dongshigu, un petit village du Shandong (est), depuis près de deux ans, dans le but de le faire taire, s'est enfui il y a quelques jours. «Ce n'était pas facile, mais je l'ai fait», raconte l'avocat dans une vidéo mise en ligne vendredi sur YouTube. Chen se trouve désormais «en sécurité», sans doute à l'ambassade des Etats-Unis, selon plusieurs sources pour l'instant invérifiables. Si c'est le cas, les relations diplomatiques entre Washington et Pékin pourraient en pâtir. «Chen Guangcheng ne veut pas quitter le pays. Son objectif est de rester en Chine et de négocier sa remise en liberté», révèle à Libération une source chinoise informée.
Un professeur de droit de Pékin, scandalisé par la «détention extrajudiciaire» de cet avocat, qui était interné chez lui avec sa famille, nous raconte avoir participé à l'évasion de l'avocat. La chose n'était pas aisée, car des dizaines d'hommes de main avaient été embauchés par les autorités pour le surveiller jour et nuit. A cette fin, le village avait été transformé, depuis vingt mois, en véritable prison : caméras de surveillance, appareil de brouillage des téléphones mobiles, barbelés… Tous les intrus qui s'approchaient étaient brutalement pris à partie, voire roués de coups et souvent volés, y compris les jour