«C'est le plus grand test pour la relation entre la Chine et les Etats-Unis depuis longtemps», résume Christopher Johnson, ancien analyste en chef des affaires chinoises à la CIA et qui vient de rejoindre le Center for Strategic and International Studies. La fuite de l'avocat Chen Guangcheng, qui a réussi la semaine dernière à échapper à ses gardes pour se placer sous la protection diplomatique américaine, représente un nouveau défi pour une relation déjà extrêmement «compliquée», souligne-t-on à Washington.
Des négociations secrètes sont d'ailleurs en cours entre officiels américains et chinois pour tenter de débloquer le sort de cette célèbre figure de la dissidence, selon Christopher Johnson. «On va essayer de résoudre l'affaire avant le sommet de cette semaine à Pékin, où sont attendus Hillary Clinton et Tim Geithner [la secrétaire d'Etat et le secrétaire au Trésor, ndlr], confie le vétéran de la CIA. Dans ce genre de cas, soit on arrive très vite à trouver une solution, soit on est partis pour un long séjour [selon plusieurs sources que les officiels américains n'ont pas voulu confirmer, Chen Guangcheng s'est réfugié à l'ambassade américaine de Pékin, ndlr]. Mais cela se joue dans un contexte déjà très chargé pour les autorités chinoises, avec l'affaire Bo Xilai [un membre du Politburo évincé en mars]. Sous pression, elles tendent à favoriser une approche plus nationaliste. Et du côté américain, nous avons aussi notre campagne électorale q