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Les figures de l'opposition chinoise toujours traquées par Pékin

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Si l'avocat Chen Guangcheng a réussi à s'évader, les opposants restent soumis à l'implacable surveillance de Pékin. Portraits.
Yu Jie, Chen Guangcheng, Hu Jia, Liu Xiaobo, Ai Weiwei, Gao Zhisheng (Photos AFP)
publié le 30 avril 2012 à 18h05

Chen Guangcheng, l'avocat évadé

Célèbre avocat aveugle de 40 ans, Chen Guangchen

était séquestré par les autorités chez lui à Dongshigu, un petit village du Shandong (est), depuis près de deux ans

(Photo prise en 2005, AFP)

. Il s'est enfui il y a quelques jours et se trouve à l'ambassade des Etats-Unis à Pékin, a confirmé le dissident Hu Jia. Son évasion, dont on ignore encore les détails, n’était pas aisée, car des dizaines d’hommes de main avaient été embauchés par les autorités pour le surveiller jour et nuit. A cette fin, le village avait été transformé, depuis vingt mois, en véritable prison : caméras de surveillance, appareil de brouillage des téléphones mobiles, barbelés…

Fils d'un couple de paysans du village, Chen a été frappé de cécité pendant son enfance, à la suite d'une maladie mal soignée. C'est en autodidacte qu'il apprend les rudiments du droit, sur des ouvrages en braille. Révulsé par les avortements et stérilisations forcés imposés par les autorités en charge de l'application de la «politique de l'enfant unique», l'«avocat aux pieds nus» intente devant un tribunal une action en nom collectif contre les responsables de la ville voisine de Linyi.

En 2006, il est condamné, pour un motif prétexte, à quatre ans et trois mois de prison. Le procès dure trente minutes. L'année suivante, il se voit décerner (par les Philippines) le prix Magsaysay – sorte de Nobel asiatique – pour «sa passion irrésistible pour la justice et l'application du droit en Chine». Les autorités chin