L’avocat aveugle chinois Chen Guangcheng, très probablement réfugié depuis jeudi dans une mission diplomatique américaine à Pékin, avait préparé sa fuite pendant des mois, ont révélé plusieurs de ses amis. Le dissident et sa famille étaient séquestrés depuis vingt mois dans leur petit village de la province du Shandong (est) et surveillés par une centaine de gardes, qui avaient bâti un mur de béton autour de leur maison et installé des caméras.
Broussailles. Des mois durant, Chen a prétendu être malade et passait ses journées étendu sur son lit, afin d'inciter les forces de l'ordre à relâcher leur vigilance. Il s'était procuré un téléphone portable, semble-t-il grâce à un garde amical, et avait ainsi pu discuter de son projet avec des amis. C'était la seconde fois qu'il tentait de fuir : l'an dernier, il avait commencé à creuser un tunnel, mais avait été découvert. Cette fois, la chance était avec lui. Le soir du 22 avril (selon certaines sources), il a profité de l'absence d'une sentinelle partie chercher de l'eau pour sauter le mur de béton. Il s'est foulé la cheville, mais a poursuivi son échappée. Tombant et titubant, il a passé sept autres murs avant de se retrouver dans un champ de cacahuètes, la peau griffée par les broussailles. Il a traversé un ruisseau et marché encore plusieurs heures.
Arrivé au point de rencontre convenu, il a appelé la militante He Peirong, qui habite à Nankin (à 600 km au sud), pour lui demander de venir le chercher. Celle-ci a p