Un président américain qui a les yeux braqués sur sa réélection en novembre et sait que la guerre est impopulaire dans son pays. Un président afghan qui veut démontrer sa capacité à résister aux pressions de Washington et, en même temps, profiter au maximum de l’assistance financière et militaire américaine. Résultat : l’accord de «partenariat stratégique», attendu depuis des mois et paraphé mardi soir à Kaboul par Barack Obama et Hamid Karzaï, apparaît singulièrement vidé de sa substance et peu à même de répondre aux défis qui attendent l’Afghanistan après le retrait américain, prévu pour 2014.
Enchères. Certes, le président américain est venu en personne pour signer ce document dans le palais présidentiel. Calendrier oblige, il l'a fait peu avant le sommet de l'Otan à Chicago, le 20 mai, et, jouant sur les symboles, a choisi d'organiser sa courte visite surprise - elle n'a pas excédé six heures - la veille de la date anniversaire de la mort de Ben Laden, le 2 mai. Mais l'accord stratégique signé avec Hamid Karzaï reste flou et sans grande consistance. Il ne prévoit pas de bases militaires permanentes en Afghanistan, mais engage le régime de Kaboul à donner «accès et jouissance aux forces américaines jusqu'à 2014 et au-delà». Karzaï n'a pas voulu faire moins que les Irakiens, qui ont refusé un maintien des bases américaines à la suite du retrait total de leurs troupes, fin décembre 2011. D'autant que le président afghan est sous la pression de Téhér