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Libération
Reportage

Grèce : le Pasok, future antiquité politique ?

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Le parti socialiste devrait être lourdement sanctionné aux législatives anticipées de dimanche. La conséquence d’un système miné par le clientélisme et par l’austérité imposée par Bruxelles et le FMI.
Evangelos Venizelos, leader du Pasok. (Photo John Kolesidis. Reuters)
publié le 3 mai 2012 à 20h16

Mais où est-elle ? On a beau arpenter le centre d’Athènes, rien : aucune affiche, aucun meeting public, à peine quelques tracts piétinés par les passants. A trois jours des législatives anticipées de ce dimanche 6 mai, la campagne électorale est étrangement invisible en Grèce. Dans un pays où la vie politique s’est toujours déroulée dans une ambiance de kermesse et de manifestations de masse, cette discrétion est surprenante.

«Propre». Devant la grande baie vitrée de son bureau au ministère de l'Economie, Filippos Sachinidis observe, l'air pensif, le calme inhabituel qui règne sur la vaste place de la Constitution, bien connue des touristes sous le nom de Syntagma. «Au moins, sans affiches ni confettis, la ville va rester propre», sourit ce technocrate du Pasok âgé de 49 ans, qui occupe depuis deux mois le poste le plus sensible du gouvernement. En pleine tourmente, alors que la Grèce affronte la plus grave crise financière de son histoire récente, il a été propulsé ministre de l'Economie suite à la démission d'Evangelos Venizelos, devenu en mars le nouveau leader du Pasok.

De l’autre côté de la place Syntagma se dresse l’ancien palais royal qui abrite le Parlement grec. C’est là qu’ont été votées, sous la pression de Bruxelles, les mesures d’austérité censées alléger un déficit budgétaire record. Mais dans l’immédiat, les réformes ont surtout provoqué une chute brutale du niveau de vie des Grecs. Dimanche, les électeurs risquent de sanctionner sévère