Ils ne sont pas contents de leurs habits, ne veulent pas porter les écouteurs qui leur traduisent la procédure en arabe, refusent de parler au juge ou se jettent soudain à terre pour prier… Les cinq accusés des attentats du 11 septembre 2001 ont réussi à «transformer en cirque» la première audience, samedi, de leur futur procès, résumait hier la chaîne américaine CNN. «Ils font le jihad au tribunal», a bien saisi la sœur d’une des victimes du 11 Septembre, Debra Burlingame. Cette femme, dont le frère pilotait l’avion que les terroristes ont détourné sur le Pentagone, assistait à la retransmission de l’audience depuis une base de l’armée américaine à New York.
Détenus depuis 2006 à Guantánamo, au secret et au mépris du droit international, Khaled Cheikh Mohammed, le «cerveau» autoproclamé des attentats du 11 Septembre, et les quatre autres accusés ont profité de cette lecture publique de l'acte d'accusation pour faire savoir qu'ils n'acceptent toujours pas la parodie de justice que les Américains leur imposent sur cette base militaire installée à Cuba. «L'ère de Kadhafi est finie, mais on a Kadhafi ici, s'est écrié le yéménite Ramzi ben al-Chaïba. Vous allez nous tuer et dire ensuite qu'on s'est suicidés.» Lors de précédentes audiences à Guantánamo en 2008, Khaled Cheikh Mohammed s'était dit prêt à plaider coupable et mourir «en martyr», tout en dénonçant les tortures qui lui ont été infligées et «l'inquisitio