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Libération
Portrait

L’irrésistible ascension de Nikolaos Michaloliakos

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Le leader du parti grec d’inspiration néonazie, qui a obtenu 7% aux législatives, a toujours fait profil bas. Jusqu’à dimanche.
publié le 7 mai 2012 à 22h17

«L'heure est venue d'avoir peur», a-t-il martelé dimanche, après l'annonce des résultats des législatives. Nikolaos Michaloliakos était invisible durant la campagne. Mais au soir du scrutin, alors que son parti réussissait une percée historique avec près de 7% des voix, le fondateur et chef tout puissant de l'Aube dorée est venu s'adresser à ses sympathisants. Mais aussi à ses ennemis, «tous ceux qui trahissent la patrie», et qui doivent désormais avoir peur. Car pour la première fois, ce parti d'inspiration néonazie fait son entrée au Parlement.

Ombre. Le visage dissimulé derrière de grosses lunettes de vue, Nikolaos Michaloliakos, 55 ans, a dédié sa victoire aux «hommes en chemise noire». Pensait-il à ces gros bras musclés très présents dans cet hôtel athénien où il tenait son premier discours ? Le service d'ordre s'était en tout cas vite montré zélé, ordonnant au public de se mettre au garde-à-vous à l'arrivée du chef. Interrogé sur la façon dont il comptait régler le problème de l'immigration, le leader de l'Aube dorée s'est contenté de répondre : «Je vous laisse imaginer.» L'Aube dorée a toujours fait de la chasse aux immigrés le fer de lance de son combat, organisant notamment des pogroms dans certains quartiers d'Athènes.

Mais son fondateur, qui se méfie de la presse, est, lui, souvent resté dans l'ombre. «Il avait dix ans en 1967 quand les colonels ont pris le pouvoir. Mais peu après la chute de la dictature en 1