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Analyse

Mali : les dessous d’un contre-coup

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Les luttes fratricides entre les putschistes et l’ancienne garde du président déchu ont conduit le pays à une situation de paralysie virtuelle, sur fond de règlements de compte.
publié le 7 mai 2012 à 21h37
(mis à jour le 7 mai 2012 à 21h37)

C'est une histoire de bérets. Les Rouges et les Verts. Les premiers, les bérets rouges, sont des parachutistes de l'ancienne garde présidentielle de l'ex-président Amadou Toumani Touré (ATT). Une garde particulièrement «choyée». Les seconds, les bérets verts, sont ceux du capitaine Amadou Sanogo, qui, à la tête de l'ex-junte, a déposé ATT, le 22 mars. Le 30 avril, les Rouges s'en sont pris aux Verts dans une lutte fratricide. Une bonne raison : à la suite du coup d'Etat des Verts de Sanogo, la garde présidentielle a été dépossédée «de toutes missions», et même de port d'armes. Reste que la tentative des Rouges a échoué.

«Brimades». «Certains ont voulu alors se venger et ont été payés pour tuer Sanogo», affirmait la semaine dernière le fils d'un colonel béret rouge qui a pris le chemin de la Guinée voisine. Mais pour ces deux bérets rouges, hommes du rang en fuite au soir du 30 avril, ce sont plutôt «les humiliations et les brimades» subies par leur corps depuis le 22 mars qui auraient poussé «à bout» certains de leurs chefs. Ils leur ont donc ordonné d'attaquer l'ORTM (télévision malienne), «mais avec des forces dérisoires», et en leur détaillant leur mission au dernier moment, témoignent-ils. Aussi, le 30 avril, le jour même de l'assaut, alors que la nuit va tomber, défaits par la riposte des hommes du capitaine Sanogo, ils vont s'enfuir, abandonnant treillis et baudriers. Certains se replient vers leur camp de D