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Libération
TRIBUNE

L’Algérie et son futur indéfini

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publié le 8 mai 2012 à 19h06

Signée Dilem, c'est la caricature qui dit tout. Deux Algériens remontent l'interminable enfilade des panneaux électoraux, ne jettent même pas un œil sur les professions de foi de ces dizaines de partis et de personnalités locales, les «indépendants», qui se présentent aux législatives de demain, et le premier dit à l'autre : «Alors, t'es pour Hollande ou Sarko ?»

En dernière page, dimanche, de Liberté, le meilleur éditorialiste de la presse algérienne disait tout et pas seulement que la prophétie de De Gaulle s'est réalisée. «L'Algérie, avait-il dit, restera française comme la Gaule est restée romaine» et c'est bien le cas. Le français n'y a pas reculé mais progressé. Les journaux publient les programmes des chaînes françaises comme s'il s'agissait de télévisons algériennes et le débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle a été suivi comme si le sort de l'Algérie s'y jouait.

L'Algérie indépendante n'a pas rompu mais consolidé ses liens historiques et culturels avec la France mais l'autre vérité de cette caricature est que les Algériens sont tout autant passionnés de politique qu'indifférents à ce qui en tient lieu dans leur pays. Pour eux, la seule question posée par ces législatives n'est par leur résultat mais de savoir si ce seront les deux tiers ou les quatre cinquièmes de l'Algérie qui bouderont les urnes et censureront ainsi ce qu'ils appellent «le système