Dans la commune des Eucalyptus, cité-dortoir de la banlieue-Est d’Alger, c’était dimanche le dernier jour de campagne pour Abdallah Djaballah, leader du Front pour la justice et le développement, parti créé il y a à peine quelques semaines en Algérie. Cet ex-candidat à la présidentielle de 1999, proche des Frères musulmans mais qui se dit indépendant, fait son retour sur la scène politique à l’occasion des élections législatives, aujourd’hui.
Corruption. Quarante-quatre partis sont en lice, sans compter les candidatures indépendantes. Parmi eux, plusieurs formations islamistes, dont les trois principales qui espèrent suivre la voie tracée par leurs homologues tunisiens, égyptiens ou marocains, et concurrencer les «printemps verts» voisins. Seul sur la scène d'une salle pleine à craquer, Abdallah Djaballah déroule son discours entre promesses à la jeunesse, défense des valeurs morales musulmanes et critiques contre le pouvoir. Islam, nation, peuple, c'est son triptyque sacré. «Le peuple veut Djaballah !» répond le public. «C'est le seul qui est honnête et qui n'est pas mouillé avec le pouvoir», expliquent de jeunes sympathisants à l'issue du meeting.
Dans les années 90, Abdallah Djaballah a créé deux partis - Ennahda et El-Islah -, desquels il sera écarté. Aujourd’hui, il veut rassembler cette Algérie populaire et conservatrice, branchée sur les chaînes de télévision du Moyen-Orient et réceptive à un discours populiste. Il est persuadé d’incar