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Interview

Védrine : «François Hollande a beaucoup de cartes en main»

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Pour Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, l’urgence du nouveau président en matière internationale est celle du fonctionnement de l’Union européenne.
Hubert Védrine, le 7 mai 2012 (Photo Frédéric Stucin pour Libération)
publié le 9 mai 2012 à 20h06

Ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Lionel Jospin et ex-secrétaire général de l’Elysée sous François Mitterrand, Hubert Védrine, reconnu comme l’un des meilleurs experts français en relations internationales, explique les défis auxquels doit faire face le nouveau président, François Hollande.

La politique internationale a été peu abordée pendant la campagne électorale, est-ce parce qu’elle fait consensus et que François Hollande va s’inscrire dans une continuité «gaullo-mitterrandienne» ?

«Peu abordée» : cela n'a rien d'original. Dans les démocraties actuelles, les débats électoraux se concentrent presque uniquement sur les enjeux intérieurs, l'économie, la société. Mais des thèmes internationaux s'imposent par le biais de la mondialisation ou de l'Europe, par exemple le Pacte budgétaire. Mais ce n'est pas de la «politique internationale» en général, ou alors, cela porte sur des crises : Afghanistan, Sahel. Mais cela ne traduit ni désintérêt, ni forcément consensus. C'est vrai qu'il n'y a pas une opposition frontale binaire gauche-droite, mais pas vraiment non plus consensus, d'autant qu'il y a souvent des divergences à l'intérieur de chaque camp. Par exemple quand Nicolas Sarkozy, voulant rompre avec la diplomatie de Jacques Chirac, s'aligna au début sur George W. Bush. Au sein de la gauche, aussi, il y a des différences sur le degré d'intégration européenne, sur ce qu'il faut faire vis-à-vis du monde arabe, de l'Afrique, des émergents. Quant à ce que l'on appelle parfois le «gaullo-mitterrandisme», c'est tout simplement la ligne de la Ve République, un réalisme qui a évolué constamment avec le monde, mais reste fondé sur l'idée que la F