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Libération
Reportage

Espagne : les Indignés irriguent le champ social

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Plusieurs marches sont organisées ce week-end pour le premier anniversaire d’un mouvement qui se diffuse dans les quartiers de Madrid, où la population bricole des solutions face à la crise.
Manifestation d'Indignados (Indignés) à la Puerta del Sol à Madrid en juin 2011. (photo Andrea Comas. Reuters)
publié le 11 mai 2012 à 22h06
(mis à jour le 12 mai 2012 à 16h42)

Alvaro se définit comme un «chômeur très occupé». A 28 ans, cet informaticien ne manque pas une seule assemblée de la place Dos de Mayo, centre névralgique de Malasaña, quartier emblématique de la movida madrilène. Ce jour-là, consacré aux préparatifs des grandes marches de ce week-end qui marquera le premier anniversaire du mouvement des Indignés , le programme est particulièrement chargé : soupe populaire, harangues mobilisatrices au micro, mini-marché de troc (habits, ustensiles, livres…), joutes poétiques, lancement d'une coopérative pour défendre les chômeurs, distribution de produits écologiques issus de vergers voisins… «Les conservateurs au pouvoir veulent faire croire que nous sommes des radicaux en perte de vitesse, dit posément Alvaro. Rien de plus faux. Au contraire, nous sommes devenus plus mûrs, plus organisés, plus pragmatiques. Le mouvement a commencé par un feu d'artifice, aujourd'hui il s'infiltre dans les veines de la société.»

Banque du temps. Depuis que, un certain 15 mai 2011, Alvaro a rejoint les dizaines d'Indignados décidant de camper sur la Puerta del Sol, sa vie a changé du tout au tout. «Avant, je pensais que j'étais seul dans ma révolte contre la politique et les banques. Je me suis rendu compte qu'on était très nombreux.» Avec 650 euros d'allocations, Alvaro vit toujours sous le toit parental, mais son activité militante s'est démultipliée. Outre les assemblées, il a participé