Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Sénat argentin a approuvé à l’unanimité moins une abstention un projet de loi sur l’identité sexuelle. Le texte, déjà validé par la Chambre basse le mois dernier, permet à chaque individu qui le désire de modifier légalement le sexe et le nom sous lequel il a été enregistré à la naissance. Et ce, indépendamment d’une opération chirurgicale de changement de sexe ou d’un traitement hormonal.
La loi énonce que «le vécu interne et individuel du genre est tel que chacun le ressent, ce qui peut correspondre ou non au sexe assigné à la naissance. […] Toute personne a le droit à la reconnaissance de son identité de genre, et au libre développement de sa personne en accord avec celle-là». Une simple requête au Registre national des personnes permettra de modifier ces informations sur tous les documents d'identité. Pour les mineurs, ce sont les parents ou responsables légaux qui devront en faire la demande. La loi prévoit également la confidentialité de la démarche, puisque seuls les individus «autorisés expressément par l'intéressé ou présentant un acte judiciaire» pourront accéder au certificat de naissance original.
Le débat a duré à peine plus de deux heures et a rassemblé toutes les couleurs politiques. Seule une sénatrice de la droite patagonne s'est abstenue, arguant qu'«on ne peut pas altérer le génotype sexuel d'un individu». Seize sénateurs parmi les plus conservateurs ne se sont pas présentés pour voter. Depuis l