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Libération
Interview

«Aujourd'hui, tout le monde sait qui sont les Indignés»

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Les Indignés contre l'austéritédossier
par Recueilli par Léonie Place
publié le 12 mai 2012 à 9h36

Ils voulaient faire du 15 mai 2011 une journée historique. Il y a un an, à Madrid, le petit groupe de «Démocratie réelle maintenant » manifeste à la Puerta del Sol à quelques jours des élections municipales. Ne se sentant pas représentés, ces Espagnols réclament un changement dans l’exercice de la politique.

Le mouvement se développe rapidement à l'étranger. Dans plus de 900 villes du monde, les Indignés occupent des lieux symboliques et se rassemblent pour débattre, échanger, questionner. Surtout des jeunes, souvent chômeurs, ils combattent l'austérité. Les «99% de ceux qui n'ont rien», comme ils se surnomment, luttent contre la domination de la finance et pour la revalorisation des droits fondamentaux, tels que le logement, la santé, l'éducation. Après les occupations à Paris, Londres, ou New York, viennent les expulsions. Les Indignés poursuivent leur lutte sur les réseaux sociaux, mais le mouvement s'essouffle.

Ce samedi, réunis pour leur premier anniversaire, les Indignés ont appelé à la mobilisation internationale. Analyse d’un bilan en demi-teinte par Monique Dagnaud (1), directrice de recherche au CNRS.

Quels ont été les apports du mouvement des Indignés ?

Le mot «Indignés» a eu beaucoup plus de portée que le mouvement, parfois très modeste. Les partis politiques dominants, rejetés par les Indignés, ont pu prendre en compte leurs revendications. L’occupation de lieux symboliques, tels que la Défense, à Paris, ou le Zucotti Park, à New York, a été un signe fort adressé aux hommes politiques. Dans son programme et s