«C'est d'autant plus bizarre que François Hollande, qui vient juste d'être élu, s'arrangera, lui, pour venir, souligne Andrew Kuchins, spécialiste de la Russie au Center for Strategic and International Studies à Washington. La décision de Poutine est un peu insultante pour Obama et les Américains qui accueillent ce sommet.» A quelques jours du G8, prévu vendredi et samedi à Camp David (Maryland), analystes américains autant que russes ne peuvent que s'étonner de la dernière facétie de Vladimir Poutine. De retour au Kremlin depuis à peine le 7 mai, le «de-nouveau-président» russe a annoncé, le surlendemain, à Barack Obama qu'il ne pourra finalement pas assister au G8. Motif officiel ? Poutine est trop occupé par la «formation de son gouvernement» et enverra donc à sa place son Premier ministre, Dmitri Medvedev. Comme si celui-ci n'était pas - théoriquement du moins - chargé du gouvernement…
Toujours soucieuse de dédramatiser ses relations avec la Russie (comme avec le reste du monde), l'administration Obama s'est dite très «compréhensive». «On n'a pas eu l'impression d'être snobés», a assuré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, rappelant que Poutine et Obama doivent, de toute façon, se voir en juin lors du G20 à Mexico. Toute une série de bonnes excuses sont fournies par les Américains à Poutine : le président russe n'aurait pas apprécié les critiques du Département d'Etat sur la répression des manifestations à Moscou,