Spécialiste des relations internationales, Josef Joffe a dirigé la rubrique de politique étrangère du quotidien Süddeutsche Zeitung avant de rejoindre l'hebdomadaire Die Zeit, dont il est membre du comité éditorial. Il est l'auteur de nombreux ouvrages de politique internationale.
La lourde défaite d’Angela Merkel en Rhénanie-du-Nord - Westphalie affaiblit-elle la chancelière, Angela Merkel, avant sa première rencontre avec François Hollande ?
Avant même le scrutin, la chancelière avait déjà pris en compte cette défaite. De toutes façons, elle doit déjà vivre avec un Bundesrat où l'opposition bloque en ce moment deux de ses projets : la réforme fiscale et la diminution des subventions au solaire. Une victoire du SPD [sociaux-démocrates, ndlr] en Rhénanie ne change rien au rapport des forces, puisque ce Land était déjà dirigé par le SPD. L'Allemagne est dirigée à Berlin. Et là, la majorité est assurée, parce que le FDP [libéraux] ne peut pas et ne veut pas sauter dans le lit du SPD et des Verts. Même à l'issue des élections de 2013, on n'aura pas de majorité SPD-Verts. Il est vraisemblable que l'on ait à nouveau une grande majorité, alliant CDU [conservateurs] et SPD.
Qu’attendez-vous de cette première rencontre Merkel-Hollande ?
Je ne pense pas que Merkel cède. Peut-être va-t-elle lui offrir le mot «croissance» dans le communiqué final, mais elle ne donnera davantage d’argent que si Hollande promet de s’attaquer aux réformes structurelles, toujours repoussées et que Sarkozy n’a pas réussi non plus à mettre en œuvre. Peut-être qu’un homme de gauche - comme Schröder en Allemagne, Blair au Royaume-Uni et Clinton aux Etats-Unis - peut mieux engager des réformes