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Analyse

Alerte rouge sur l’Italie

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De nouvelles menaces anarchistes pointent dans la péninsule, alors que le désespoir et la colère face à l’austérité et au fisc ne cessent de croître.
Des policiers devant un bâtiment d'Equitalia, la société chargée de collecter les impôts, à Bergame, le 3 mai. (Photo Alessandro Garofalo. Reuters)
publié le 15 mai 2012 à 21h26

Ils ont annoncé sept nouveaux attentats en Italie, pour chacun des sept «frères grecs» anarchistes emprisonnés. Après avoir tiré, lundi, à Gênes, dans les jambes du patron de l'entreprise Ansaldo Nucleare, Roberto Adinolfi, pour punir ce «sorcier de l'atome» et affirmer leur solidarité avec leur «sœur [Olga] Ikonomidou» en grève de la faim à Athènes, les activistes de la Fédération anarchiste informelle (FAI) sont désormais pris très au sérieux dans la péninsule, qui redoute un succédané des Années de plomb alors que le climat social est excessivement tendu.

«La revendication de l'attentat», qui est parvenue vendredi, «apparaît fiable», a estimé le procureur de Gênes, Michele di Lecce. «Une escalade est possible», s'inquiète, de son côté, la ministre de l'Intérieur, Annamaria Cancellieri, qui a indiqué que «le seuil d'alerte a été relevé», et annoncé l'emploi de l'armée pour défendre les objectifs potentiels sensibles. Parmi ceux-ci, la ministre a évoqué Finmeccanica, le colosse industriel dont Ansaldo Nucleare est une filiale, mais aussi Equitalia, l'agence de collecte des impôts. Dans les trois pages de revendication envoyées par la FAI, les anarchistes notent qu'ils «ont pris avec plaisir les armes», et précisent qu'ils auraient pu «viser par exemple un fonctionnaire d'Equitalia», pour bénéficier d'un large soutien de l'opinion publique. «Mais nous ne sommes pas à la recherche du consensus