«L'Eglise s'inquiète de l'infiltration des narcos dans les élections», «Les évêques demandent aux candidats de protéger la famille», «Un prélat recommande davantage de débats entre les candidats». Chaque jour, les titres de la presse mexicaine reflètent l'importance prise par les évêques qui se sont invités dans la campagne électorale, attirés par la proximité des présidentielle, législatives et municipales du 1er juillet. Ces interventions de l'Eglise catholique ne choquent personne : au contraire, elles sont pleinement assumées, tant par l'électorat que dans les milieux politiques.
Les trois candidats au fauteuil présidentiel ne perdent pas une occasion de présenter leurs respects aux dignitaires de l’Eglise et d’écouter leurs recommandations. Lors de la visite du pape à Guanajuato (centre du Mexique) en mars, ils ont occupé les premiers rangs durant la messe célébrée par le pape Benoît XVI. Un demi-million de fidèles présents sur place et des dizaines de millions de téléspectateurs ont d’ailleurs pu constater leur dévotion. Autant d’électeurs attentifs aux gestes de ferveur de leurs candidats.
Mi-avril, dans une démonstration de déférence inédite envers la hiérarchie catholique, les trois candidats ont demandé à comparaître lors de l’assemblée plénière annuelle des évêques afin de pouvoir exposer leurs programmes. Chacun a été soumis à un questionnaire en vingt points sur des thèmes comme la famille, l’avortement, le mariage homosexuel, la liberté religi