Le coup d'Etat a viré au chaos. Deux mois après le renversement du président Amadou Toumani Touré, le Mali s'enfonce dans une crise humanitaire qui menace de gagner les pays voisins. «La situation est gravissime. Les exactions contre la population civile se poursuivent et entraînent des déplacements massifs de population qui risquent de déstabiliser toute la région», explique Gaëtan Mootoo, co-auteur d'un rapport de l'organisation Amnesty International paru aujourd'hui.
Violées. Les atteintes aux droits de l'homme semblent particulièrement graves dans le nord du pays, désormais contrôlé par des groupes armés. Amnesty a recueilli les témoignages de plusieurs jeunes femmes agressées en plein jour. L'une d'elles, âgée de 16 ans, a raconté avoir été enlevée peu après la prise de la ville de Gao, début avril, par des hommes parlant tamasheq, une langue touareg. «Ils m'ont emmenée en brousse et m'ont violée. Je suis restée là-bas deux jours. Durant cette période, j'ai été violée plusieurs fois», a-t-elle expliqué. Ce type de récit corrobore ceux enregistrés en avril par l'ONG Human Rights Watch (HRW). L'organisation estimait alors que les viols et les agressions avaient majoritairement été commis par des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).
Les islamistes d’Ansar Eddine et d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) tentent d’imposer par la force leur vision de la justice et leur interprétation de l