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Ratko Mladic, bourreau muet face à ses juges

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Balkans . Le procès pour génocide de l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie a débuté, hier, à La Haye.
publié le 16 mai 2012 à 22h26

«C'est le plus grand boucher des Balkans et du monde», clamait hier une femme devant le siège du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie à La Haye où étaient rassemblées «les mères de Srebrenica». Leurs fils, pères ou maris furent exécutés en juillet 1995 après la conquête par les forces serbes bosniaques de cette enclave musulmane (slaves islamisés à l'époque ottomane) de l'est de la Bosnie placée sous protection des Nations unies. L'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, avait été le donneur d'ordres et l'organisateur de cette tuerie de 8 000 hommes civils, qui constitue le plus gros crime de masse commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Clandestinité. Arrêté en mai 2011 après seize ans d'une cavale longtemps couverte par les autorités de Belgrade, puis une partie des services secrets suite au renversement de Slobodan Milosevic en octobre 2000, Ratko Mladic se retrouve finalement devant les juges de ce tribunal créé en 1993 par l'ONU pour juger les responsables des crimes les plus graves commis dans l'ex-Yougoslavie. Vieilli par ses années de clandestinité, diminué par trois accidents cérébraux successifs, l'ancien général est apparu hier en meilleure forme que lors de sa première comparution à La Haye en juin, mais il ne s'est pas exprimé. Comme ses homologues - à commencer par Milosevic, mort avant le verdict -, il refuse de reconnaître ce qu'il appelle «le tribunal de l'Otan».

La première au