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Analyse

Egypte : fin de l’état de grâce pour les Frères

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Candidat peu charismatique, rivaux populaires, stratégie erratique : les islamistes pourraient ne pas atteindre le second tour de la présidentielle.
publié le 17 mai 2012 à 10h55

Après un hiver glorieux, l’été s’annonce morose pour les Frères musulmans égyptiens. Sur la corniche bordant le Nil, en rang d’oignons, des dizaines de militants distribuent aux passants et aux automobilistes des tracts de leur candidat, Mohamed Morsi. Fond rouge, barbe poivre et sel, grosses lunettes à monture métallique mais pas l’esquisse d’un sourire. Faut-il voir dans cette austérité le sérieux de l’homme d’Etat ou le dépit du candidat sans espoir ?

A une semaine du premier tour de la présidentielle, l’élu de l’organisation islamiste est à la traîne dans presque tous les sondages et ses chances d’accéder au second tour paraissent quasi nulles. La situation peut sembler incompréhensible alors qu’il y a six mois à peine, la confrérie, via son Parti liberté et justice (PLJ) a raflé près de la moitié des sièges à l’Assemblée nationale.

Cet échec risque d’être d’autant plus cuisant que Mohamed Morsi a de fortes chances de se retrouver derrière Abdel Moneim Aboul Fotouh. Cet ancien dirigeant de la confrérie, connu pour ses positions libérales et son engagement révolutionnaire, a été exclu de l’organisation islamiste en juin 2011 après avoir annoncé sa candidature à l’élection. Crédité de 15 à 20% par les sondages, c’est lui et non Morsi qui fait aujourd’hui figure de porte-drapeau des islamistes. Malgré ses positions modérées, Aboul Fotouh a reçu le soutien du puissant parti salafiste Al-Nour, arrivé deuxième aux législatives avec 24% des voix. Il a également séduit certains li