La circulation au Caire est une étrange métaphore de la situation politique du pays : des embouteillages monstres, des pilotes imprudents qui cherchent à s’imposer à tout prix et, au final, pas mal d’accidents et de prises de becs. Les 23 et 24 mai, les Egyptiens désigneront les deux candidats qui s’affronteront pour le second tour de la présidentielle.
Amr Moussa et Abdel Moneim Aboul Fotouh sont bien partis pour être ceux-là. Ex-secrétaire général de la Ligue arabe, Moussa, qui fut également ministre des Affaires étrangères de l'ancien président Moubarak semble partir avec une longueur d'avance et est crédité de 20 à 40 % des intentions de vote. Son adversaire probable est un Frère musulman dissident (lire ci-contre) qui s'efforce de faire la synthèse des différentes forces de la révolution égyptienne, des libéraux aux salafistes. Les deux hommes se sont affrontés jeudi dernier lors d'un débat télévisé, le premier du genre en Egypte. Crispés et parfois approximatifs, ils n'ont eu de cesse de se renvoyer dans les cordes leur passif : Moussa a reproché à Aboul Fotouh d'être un islamiste avec du sang sur les mains, le second a accusé le premier d'être un suppôt de Moubarak et de l'armée au pouvoir.
Corruption. A quelques jours du scrutin, les incertitudes sont nombreuses. A commencer par la liste des prétendants qui n'est pas tout à fait arrêtée. Un autre favori de cette présidentielle, Ahmed Chafik, donné troisième dans la plupart des sondages, n'est