Menu
Libération

Les prisons de Floride, nouvel eldorado des narcos

Article réservé aux abonnés
publié le 18 mai 2012 à 21h46

Pablo Escobar doit se retourner dans sa tombe. Les lointains héritiers du parrain colombien de la cocaïne, abattu en 1993, se rendent à tour de bras à l'Oncle Sam. Derniers en date, les frères Serna, alias «Comba», trafiquants à la tête d'une armée privée de 1 500 hommes, se sont rendus au début du mois à la DEA, l'agence antidrogue de Washington. Ces blancs-becs n'ont plus de valeurs. Le «patron» Escobar et les siens disaient préférer «une tombe en Colombie à une cellule aux Etats-Unis», et ils le prouvaient : pour éviter l'extradition, ils corrompaient juges et parlementaires, assassinaient des ministres, faisaient sauter des avions de ligne et les bâtiments des services secrets. Aujourd'hui, comme le note non sans sarcasme le quotidien El Tiempo, leurs descendants «demandent leur visa» pour les Etats-Unis.

Depuis l’entrée en vigueur de l’extradition, en 1997, le pays du nord leur a dévoilé ses atouts : une vaste communauté hispanophone, le doux climat de Floride et, surtout, de généreux aménagements de peine pour les «balances». Avant même de débarquer sur le sol américain, les Comba auraient monnayé des renseignements sur des biens mal blanchis et des informations sur les réseaux du trafic. Leur avocat juge que ces deux gros bonnets, responsables de dizaines de meurtres, devraient s’en tirer avec moins de dix ans de prison.

Le négoce se généralise : un tiers de leurs collègues capturés en Colombie choisit une procédure d'extradition accélérée pou