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Libération
Reportage

Camp David, camp retranché

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Contrôles des angles des prises de vue, interdiction de téléphoner, et même chasse aux moustiques : pour le G8, la résidence présidentielle du Maryland se transforme en bunker.
Derrière les bosquets de Camp David, François Hollande. (Photo Jason Reed. Reuters)
publié le 19 mai 2012 à 23h32

En anglais, on appelle ça une « retreat » et dieu sait si le terme est approprié. Camp David, à 95 km au nord de Washington, est déjà en temps normal une zone retirée de sous-bois, choisie par Roosevelt dans les années trente pour sa température plus fraîche de cinq degrés que dans la capitale américaine. Mais le temps d’un G8 comme ce week-end, la résidence des présidents des Etats-Unis en pleine forêt du Maryland se retrouve coupée de tout et de tous. Soumise aux sévères – et souvent incompréhensibles - règles militaires américaines quand ce ne sont pas les codes d’une organisation médiatique draconienne ne laissant pas un millimètre carré à l’improvisation.

Des GI’s armés jusqu’aux dents au «secret service» en gilet pare-balles, tout a été pensé pour la protection des grands de ce monde. Même les attaques de moustiques. Avant l’arrivée des dirigeants des pays les plus industrialisés (en tenue décontractée, un autre impératif !), des militaires en polo bleu marine vident huit bombes insecticides sur une pelouse digne de Wimbledon. Quitte à intoxiquer les journalistes qui poireautent sous les érables et les frênes depuis une heure pour échapper au soleil. On tousse et on regarde sa montre. Chaque délégation nationale a droit à 15 reporters. Mais la France, vu la proximité de la présidentielle et donc la nouveauté Hollande sur la scène internationale, a décroché 24 badges sécurisés (avec codes-barres contenant numéros de passeport et de visa).

« No bugs, it's a beautiful d