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Analyse

Afghanistan : un retrait normalisé

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Le retour des troupes françaises fin 2012 serait accepté par l’Otan. Reste à en préciser les compensations.
Des soldats de l'Isaf, force armée de l'Otan en Afghanistan, en mai 2012 (Photo Shah Marai. AFP)
publié le 20 mai 2012 à 21h56

Et si le retrait anticipé des troupes françaises d’Afghanistan, voulu par François Hollande, était finalement un non-événement ? Avant le sommet de l’Otan à Chicago, qui a démarré hier et s’achève aujourd’hui, tout a été fait pour éviter un éventuel psychodrame entre Alliés. Au point que, selon des sources proches du président américain, Barack Obama, le communiqué final de l’Alliance atlantique devrait se contenter de réaffirmer la date officielle de la fin de la mission de l’Isaf, la Force internationale déployée en Afghanistan : fin 2014. Sans mentionner le retrait des Français.

«François Hollande n'a pas demandé que tout l'Otan se retire en 2012, que je sache», justifie déjà un diplomate français. «Je dirai que ce retrait va apparaître normal, note François Heisbourg, conseiller à la Fondation pour la recherche stratégique. Cela ne crée pas un précédent, puisque les Néerlandais en 2010 et les Canadiens en 2011 sont partis sans que quiconque ne proteste.» De plus, même si les Français sont déployés dans une zone sensible, leur nombre - 3 400 soldats - ne représente que 3% des effectifs. Autant dire pas grand-chose à côté du mastodonte américain, avec près de 100 000 hommes. L'armée américaine a prévu de retirer, rien que cet été, plus de 20 000 soldats…

Sauve-qui-peut. Malgré tout, l'équipe de Hollande s'est employée, avant son arrivée aux affaires, à déminer le terrain. Durant la campagne, l'actuel ministre de la Défense