On peut appeler ça «beginner's luck», la chance du débutant. On est aussi en droit de penser que personne n'avait intérêt à ce que, du sommet du G8 à celui de l'Otan, les principaux dirigeants de la planète se quittent sur des désaccords irréconciliables, vu la crise. François Hollande a donc franchi ses premières haies diplomatiques sans trop d'encombres aux Etats-Unis.
Elève zélé, parfois trop sûr de lui, le président français a voulu donner une triple image : le dirigeant au travail sans perdre une minute, le président tenant ses promesses de candidat et celui par qui pouvait venir le changement. Rien que ça. «Je ne me sentais pas du tout en observation. Je me suis exprimé autant que je le considérais nécessaire, pas plus, pas moins. Et sans avoir à comprendre ou apprendre», nargue-t-il donc quatre jours seulement après son investiture, au terme de son premier sommet international à Camp David. Même s'il assure qu'il ne sera pas l'un de ces chefs d'Etat qui «disent tous qu'ils ont remporté un succès», il insiste sur le «grand succès» que constitue le communiqué final du G8 appelant à la mobilisation pour la croissance ainsi qu'à une «zone euro forte et unie». «C'est une étape nouvelle» pour l'Europe, qu'il refuse de voir en «grand malade», mais aussi pour «l'ensemble du monde», note-t-il derrière son pupitre débarrassé à la dernière minute du sceau présidentiel américain. Hollande estime même, très étrangement, que le m