L’Allemagne tournerait-elle le dos à l’austérité salariale ? Samedi, les ouvriers de la métallurgie ont obtenu satisfaction avec 4,3% d’augmentation sur leur fiche de paie, la plus forte depuis 1992. Et ce coup de pouce n’est pas isolé. Longtemps hors de propos, les hausses de salaire sont devenues ces derniers temps monnaie courante outre-Rhin. Il y a quelques semaines, les 2 millions de salariés de la fonction publique ont reçu, grâce au syndicat Verdi, une augmentation de 6,3%, et les salariés de Deutsche Telekom 6,5%.
Même le gouvernement a donné l’exemple : mi-mai, il accordait à ses membres une rémunération revalorisée de 6,5%, portant à 17 016 euros le salaire mensuel d’Angela Merkel et à 13 795 euros celui des ministres, dont les revenus n’avaient pas augmenté depuis douze ans. Ces dernières années, les syndicats allemands avaient des revendications très modérées, acceptant des hausses de salaire inférieures au niveau de l’inflation. Mais, aujourd’hui, les salariés réclament leur part du gâteau. Et le gouvernement les y encourage : Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances, s’est déclaré favorable à des augmentations importantes en Allemagne. Objectif : encourager la consommation pour éviter que le ralentissement de l’économie mondiale ne frappe trop durement l’économie du pays, très dépendante des exportations.
La Bundesbank lui a donné raison en indiquant que l’inflation pourrait remonter plus vite en Allemagne que chez ses voisins. Problème : ces hausses soudaines