Pékin n’est certainement pas mécontent de le voir quitter le sol chinois. C’est d’ailleurs avec le plus grand empressement que l’avocat aveugle Chen Guangcheng a été amené samedi au terminal 3 de l’aéroport de Pékin, où une inhabituelle présence policière était visible. C’est sur le vol UA88 de United Airlines en partance pour Newark qu’il a quitté la Chine à 17 h 55, avec sa femme et ses deux enfants. Son départ est un soulagement pour le gouvernement chinois, qui use d’une vieille méthode pour se débarrasser des dissidents devenus trop problématiques. Le gouvernement voulait à tout prix le faire partir avant la date du 4 juin, qui commémore l’anniversaire du massacre de Tiananmen en 1989.
L’affaire Chen Guangcheng, échappé de sa résidence surveillée et qui s’était réfugié à l’ambassade des Etats-Unis à Pékin, vient de trouver temporairement un épilogue. Alors qu’il était traité pour des fractures au pied à la suite de son évasion rocambolesque il y a un mois, les choses se sont accélérées samedi matin, quand il a été informé qu’il devait plier bagages avec sa famille pour les Etats-Unis. L’épopée de cet avocat autodidacte de 40 ans avait provoqué début mai un affrontement diplomatique entre les deux pays, quelques heures avant l’arrivée de Hillary Clinton en visite officielle. L’ambassade américaine avait cru trouver une solution en négociant la possibilité pour lui d’étudier dans une université chinoise après des soins. Mais, une fois arrivé à l’hôpital de Chaoyang, qui de