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TRIBUNE

Non, Athènes n’est pas un poison pour l’Europe

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par Ilios YANNAKAKIS, Historien
publié le 20 mai 2012 à 19h06

Rappelons d’abord quelques faits. En octobre 2009, Georges Papandréou arrive au pouvoir et découvre que le précédent gouvernement de la Nouvelle Démocratie a laissé un énorme déficit qu’il est impossible de financer. Depuis 2010, les Européens et le FMI débloquent des aides de plusieurs milliards d’euros et imposent des mesures d’austérité qui soulèvent des protestations populaires. En octobre 2011, Georges Papandréou annonce un référendum sur le second plan d’aide mais y renonce sous la pression extérieure et les réticences du Parlement. Il cède la place à un gouvernement transitoire de coalition, répondant aux exigences de la «troïka» (représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international). Les réformes structurelles entamées par le Pasok et poursuivies par le nouveau gouvernement ont des effets très limités, la lutte contre la fraude fiscale n’apporte pas de résultats probants, le taux de recouvrement de l’impôt reste faible. L’image de la Grèce s’assombrit de jour en jour.

En Europe, la Grèce agace, irrite, désespère les bonnes volontés qui veulent la sauver de sa perdition. Pour la France, «le poison grec» représente une menace qui risque d'infecter l'économie nationale par le biais de ses banques surexposées. L'opinion publique est lasse des tergiversations de ces Grecs qui «font payer à d'autres la note de leur gabegie». Qu'ils se débrouillent entre eux, disent certains.

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