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Libération
Interview

«On ne peut pas se contenter de punir les pays endettés»

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Alexis Tsipras, chef du parti Syriza, est aujourd’hui en visite à Paris et à Berlin pour des entretiens avec des dirigeants de la gauche européenne.
Alexis Tsipras, leader de la gauche radicale grecque. (Photo Reuters)
publié le 20 mai 2012 à 22h06

Est-il un héros ou un mirage ? Propulsé sous les projecteurs, à la faveur du scrutin du 6 mai, lorsque son parti s'est soudain hissé à la deuxième place au Parlement, Alexis Tsipras, le jeune leader (37 ans) de la gauche radicale grecque (Syriza), est devenu l'objet de tous les commentaires passionnés en Grèce. On le compare à Mélenchon en France ? Il semble l'ignorer. On lui signale que, à la différence du leader du Front de gauche, il fait montre d'un calme à toute épreuve face aux journalistes ? Cet ancien communiste rappelle que «les attaques des médias, comme de toute la classe politique grecque, renforcent apparemment Syriza». Son parti est en effet crédité de 20% à 28% des voix pour les nouvelles élections du 17 juin, censées permettre, cette fois, de former un gouvernement dans un pays en pleine tempête financière. Mais, dans l'immédiat, ce sont les Européens que Tsipras, qui est à Paris et à Berlin aujourd'hui, veut convaincre.

Pourquoi ce voyage ?

Pour trouver des soutiens et expliquer nos convictions : il faut vite changer de stratégie face à la crise en Europe. Elle ne se résume pas à un «problème grec». Car l’enjeu aujourd’hui, ce n’est plus la misère du peuple grec, hélas en partie accomplie, mais la destruction de l’Europe et de la zone euro. Il faut expliquer aux peuples d’Europe que l’argent qu’on leur demande sans arrêt de prêter à la Grèce ne fait qu’abreuver un tonneau sans fond. Tant que l’argent prêté est englouti par les banques et que les mesures d’austérité détru