Il risque une amende de plusieurs milliers de dollars. Mais Philippe, un professeur de philosophie, continue à manifester chaque soir, dans les rues de Montréal, sous un costume de panda. Son geste est inoffensif, mais illégal. Depuis trois jours, le port du masque est interdit. «Je n'arrêterai que lorsque le mouvement s'arrêtera», clame celui qui se fait connaître sous le nom d'«Anarchopanda». Ce personnage est devenu la mascotte des manifestations de jour et de nuit de Montréal, celui qui se place toujours en tête de cortège, pour mieux câliner les policiers. «J'essaie d'aller chercher leur côté humain, dans l'espoir peut-être absurde que ça ait un impact sur leur comportement», affirme-t-il. Son succès est relatif. Ce week-end, les manifestations nocturnes ont été marquées par les violences. Plus de 350 personnes ont été arrêtées dans les nuits de samedi et dimanche et 305 la nuit suivante.
Têtes blanches. L'adoption, vendredi, d'une loi spéciale restreignant sévèrement le droit de manifester dans la province pendant un an devait, selon le gouvernement, calmer le jeu. Depuis le début, il y a trois mois, du mouvement né de l'opposition des étudiants à la hausse des droits d'inscription à l'université, plus de 210 manifestations ont eu lieu à Montréal. Mais la loi 78 a plutôt attisé la contestation. Plus de 5 000 personnes ont participé ce week-end à des marches illégales et spontanées dans le centre-ville. Dans la foule il y avait aussi be