Acquitté en novembre, lors du premier procès de pirates somaliens jugés en France pour l'attaque du voilier Carré d'as, Abdulahi Ahmed Guelleh tente de débuter sa nouvelle vie depuis une petite chambre parisienne, et attend le procès en appel. D'ici là, il suivra de près une autre audience, celle du Ponant, qui s'ouvre aujourd'hui aux assises de Paris pour trois semaines.
L'affaire ressemble à celle du Carré d'as, pour laquelle cinq accusés ont été condamnés à des peines allant de quatre à huit ans de prison. Des pirates prennent d'assaut un voilier de croisières de luxe, le Ponant, au large de la Somalie, le 4 avril 2008. Une rançon est demandée (3 millions de dollars) pour libérer le navire et ses occupants (30 membres d'équipage, dont 22 Français). Le 11 avril, une heure après la libération des otages contre 2,15 millions de dollars payés par la CMA CGM, propriétaire du voilier, les commandos de l'armée française interceptent un pick-up au large du village de Garahad, dans lequel se trouvent six hommes, des armes et des billets (représentant 250 000 euros environ).
La légalité de leur arrestation en terre somalienne reste opaque. «Qui les a interpellés ? Comment ? On nous dit juste qu'un ordre verbal aurait été donné par le gouvernement somalien à la France afin que celle-ci puisse intervenir», constate un avocat. Un recours a été déposé devant la Cour européenne des droits de l'homme. Mis aux arrêts sur un bâtiment de la marine,