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Analyse

Pourquoi la crise syrienne contamine le voisin libanais

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publié le 21 mai 2012 à 22h46

Le Liban s’enfonce un peu plus dans la crise syrienne. Des milliers de personnes ont enterré, hier à Bireh, dans le nord du Liban, les deux dignitaires sunnites tués dimanche à un barrage de l’armée. La mort du cheikh Ahmad Abdel Hamid, connu pour ses positions hostiles à Damas, a provoqué des heurts à Beyrouth, la capitale libanaise. Au moins deux personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi.

En quoi ces heurts sont-ils liés à la Syrie ?

Marqué par trente ans d’occupation syrienne (1976-2005), le Liban est très divisé à l’égard du conflit qui secoue son voisin. Le Nord, une région sunnite acquise aux opposants au président syrien Bachar al-Assad, est en première ligne : les incursions de l’armée syrienne sont récurrentes le long de la frontière et plusieurs flambées de violence ont opposé alaouites et sunnites à Tripoli. Dimanche, cette instabilité s’est propagée dans la capitale après la mort, dans des circonstances encore floues, du cheikh Ahmad Abdel Wahid. A Tarik Jdidé, des heurts ont éclaté entre des sunnites du courant du Futur de Saad Hariri, soutien de l’opposition syrienne, et des membres du Parti du courant arabe, une organisation sunnite pro-Assad.

Pourquoi cette escalade maintenant ?

Une série d'événements récents a attisé les tensions : l'arrestation par les forces de l'ordre de Chadi Mawlawi, un islamiste de Tripoli accusé d'avoir combattu aux côtés des insurgés syriens et de contacts avec Al-Qaeda ;