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Libération

Yémen : la contre-offensive sanglante d’Al-Qaeda

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Sanaa . L’attentat, qui a tué au moins 96 soldats dans la capitale, a été perpétré alors que l’armée tente de chasser les jihadistes du sud du pays.
publié le 21 mai 2012 à 22h46

Le kamikaze était un soldat. Vêtu de son uniforme de l'armée yéménite, il s'est fait exploser hier matin au milieu de plusieurs centaines de militaires qui s'entraînaient à Sanaa, la capitale, pour la parade marquant le 22e anniversaire de la réunification du nord et du sud du Yémen. Au moins 96 soldats ont été tués et près de 300 autres blessés, selon un bilan des hôpitaux de Sanaa.

L'attentat, le plus meurtrier depuis l'accession au pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi en février, a été revendiqué par Al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqpa). Plusieurs responsables du gouvernement, dont le ministre de la Défense et le chef d'état-major qui assistait à la parade, étaient visés par cet attentat. Un acte que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a «fermement condamné». Il a également demandé «à tous, au Yémen, de rejeter l'utilisation de la violence sous toutes ses formes». Les Partisans de la charia, un groupe affilié à Aqpa, ont par ailleurs revendiqué hier une attaque à Hodeïda (ouest) contre trois experts américains qui forment les gardes-côtes yéménites.

Défections. Plusieurs centaines de jihadistes sont aujourd'hui présents au Yémen, principalement dans le sud et l'est du pays. Ils ont profité du soulèvement populaire de l'an dernier contre le président Ali Abdallah Saleh pour se renforcer et prendre le contrôle de plusieurs villes de la province d'Abyane (