Qui gouverne au Mali, alors que le pays est aux deux tiers sous la coupe des indépendantistes du Mouvement de libération de l'Azawad (MNLA), des islamistes d'Ansar ed-Dine et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) ? Lundi, l'imbroglio politique qui règne depuis deux mois a pris une fois de plus un tour violent. Le président par intérim, Dioncounda Traoré, 70 ans, a été agressé dans son bureau par des manifestants proches de l'ex-junte opposés à son maintien au pouvoir. Et ce deux jours après l'accord signé avec les dirigeants issus du putsch et les médiateurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Cet accord prévoit que le président intérimaire assumera ses fonctions pendant douze mois en attendant la mise en place d'élections. Selon des sources proches de la présidence, Dioncounda «a été frappé au visage et au dos».
«Secoué». Les manifestants, qui avaient au préalable terrorisé les fonctionnaires de la cité administrative, siège du gouvernement provisoire, ont marché sur le palais présidentiel qui n'est plus gardé. Les forces de police n'ont pas cherché à les contenir. Dioncounda Traoré est sorti hier des urgences, mais reste très «secoué», selon ses proches.
Le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, s'est empressé d'appeler «au calme» et d'exiger des «jeunes» qu'ils mettent un terme «aux marches incessantes» dans Bamako, tout en déplorant l'agression