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Libération

De la révolution aux élections, l’Egypte perd ses illusions

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Plongé dans la crise, le pays vote pour une présidentielle incertaine où se détachent des candidats islamistes et d’autres liés à l’ancien régime de Moubarak.
Un bureau de vote installé dans une école du Caire, le 22 mai 2012, veille du premier tour de l'élection présidentielle égyptienne. (Photo Mohamed Abd El Ghany. Reuters)
publié le 22 mai 2012 à 20h56

C'est un scrutin dont on craignait qu'il n'ait plus lieu après un an et demi d'une transition politique très mouvementée et une campagne électorale chaotique. Pourtant, 50 millions d'Egyptiens sont appelés aux urnes aujourd'hui et demain pour le premier tour de l'élection présidentielle. Dans les rues du Caire, l'enthousiasme est palpable mais l'incertitude domine. Les sondages prévoient un affrontement, au second tour, entre l'ancien secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, et le Frère musulman dissident Abdel Moneim Aboul Foutouh (voir ci-dessous). La fiabilité de ces enquêtes d'opinion est cependant douteuse. Tout le monde garde en mémoire les législatives de décembre, où les salafistes, crédités de 5 à 10% par les sondeurs, avaient finalement réuni près de 25% des voix.

Nostalgiques. Les chances d'Amr Moussa, 76 ans, n'en sont pas moins réelles. Ce diplomate passe pour un homme de consensus, expérimenté et apprécié à l'étranger. Ses adversaires rappellent que, entre 1991 et 2001, il fut ministre des Affaires étrangères de Hosni Moubarak et que ses rapports avec le raïs déchu étaient bien moins conflictuels qu'il ne le prétend. Face à lui, l'islamiste modéré Aboul Foutouh peut compter sur une alliance hétéroclite qui va des laïcs jusqu'aux islamistes radicaux. Mais beaucoup doutent que ce front du refus puisse se concrétiser. Le général Ahmed Chafiq, dernier Premier ministre de Moubarak, et le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi,