«Vaffanculo Parma», peut-il lancer, en attendant de le crier dans toute la péninsule. Il y a encore cinq ans, lorsque Beppe Grillo avait organisé la journée du «Va te faire foutre» pour mettre dehors la classe politique italienne, il était encore considéré comme un acteur comique tenté, à l'instar autrefois de Coluche, par la protestation politique et par un coup médiatique. Au lendemain du résultat des élections municipales partielles où le candidat de son mouvement Cinq Etoiles, Federico Pizzarotti, l'a emporté dans la ville d'Emilie-Romagne avec plus de 60% des suffrages face au candidat du Parti démocrate (PD, centre gauche), Beppe Grillo ne fait plus rire, même jaune, les états-majors des partis à Rome.
«Nous avons conquis Stalingrad, c'est-à-dire Parme, nous sommes désormais sur la route de Berlin», s'est exclamé le tribun à la barbe fournie et à la chevelure blanche qui donne rendez-vous désormais au printemps prochain, terme ultime du gouvernement de Mario Monti. Et cela alors que les formations traditionnelles sont décimées par les scandales de corruption, y compris la populiste Ligue du Nord qui, jusqu'à présent, représentait la principale opposition au cabinet de techniciens. Son chef, Umberto Bossi, est sous le coup d'une enquête pour escroquerie après avoir notamment fait verser à ses enfants 5 000 euros par mois «d'argent de poche» prélevé sur des fonds publics.
«Grillini». Mais Beppe Grillo n'a pas seulement récupéré u