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Libération
Reportage

A Montréal, «la loi spéciale, on s'en câlisse»

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Manifestations du 22 mai 2012 à Montréal. (Photo Samuel Chambaud. AFP)
publié le 23 mai 2012 à 0h57

Pour le 100e jour de la grève étudiante, plusieurs dizaines de milliers de Québécois étaient ce mardi dans les rues de Montréal pour crier leur mécontentement. Quinze semaines après le début d’une fronde étudiante, le conflit s’est mué en une véritable contestation sociale.

Le ciel est capricieux. Mais rien n'aurait pu empêcher Bernard, 69 ans, de venir manifester aux côtés des étudiants. «J'ai manifesté quand j'étais jeune pour la gratuité scolaire. Quand on est allé à l'université, on ne payait pratiquement rien. Je ne comprends pas que les gens de mon âge puissent s'opposer à ce dont ils ont profité», s'étonne ce professeur à la retraite.

Depuis 3 mois, la province vibre au son des manifestations. Le 22 mars et le 22 avril, plus de 150 000 personnes, étudiants, professeurs, mais aussi syndiqués, artistes et écologistes ont manifesté leur opposition à la hausse des droits d’inscription à l’université. Malgré la pression, le gouvernement libéral de Jean Charest n’a jamais trouvé de terrain d’entente avec les syndicats étudiants.

Après plus de 200 manifestations de jour et de nuit à Montréal, le gouvernement a adopté une loi d'exception, suspendant le trimestre et restreignant le droit de manifester, en imposant notamment des amendes salées aux organisateurs et participants de manifestations illégales (