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L’Égypte a voté

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publié le 23 mai 2012 à 21h53

Enthousiastes, anxieux et parfois un peu perdus, les Egyptiens se sont rendus nombreux dans les bureaux de vote du Caire pour la première élection présidentielle à l’issue non connue d’avance, après avoir renversé Hosni Moubarak en février 2011.

A l'école Gamal Abdel Nasser, dans le quartier de Dokki, certains sont arrivés une heure avant l’ouverture du scrutin, hommes et femmes prenant place dans deux files différentes, sous l’oeil de militaires armés.

Deuxième dans la queue, Rania Mohammed hésite encore entre deux candidats. «Je déciderai dans l'isoloir. Vous pouvez dire que le stylo décidera!», confie en riant cette femme de 37 ans, qui arbore un tailleur gris et un léger foulard sur la tête, laissant apparaître des boucles d'oreille en perle.

«Je suis très heureuse que nous choisissions enfin notre président», ajoute-t-elle.

Dans la file des hommes, Nabil Girgis, un chrétien copte de 62 ans, explique avoir réfléchi longuement au candidat à qui donner son vote. «J'ai prié ce matin et demandé à Jésus de me guider vers le bon choix», souligne-t-il, en refusant de dire devant les autres électeurs pour qui il a finalement opté.

«Jusqu'ici, je n'avais jamais pensé à voter parce que je n'avais pas confiance dans le processus». Là, «c'est une nouvelle ère», ajoute-t-il.

«Je croise les doigts, espérant le meilleur, mais je suis inquiet des islamistes» qui ont pris le contrôle du Parlement à la faveur des législatives de cet hiver, r