Le scénario est parfaitement rodé. Alors que s'ouvrait hier dans la «zone verte» ultraprotégée de Bagdad la réunion entre les grandes puissances du 5+1 (les membres permanents du Conseil de sécurité, plus l'Allemagne) et l'Iran, les autorités de Téhéran clamaient le caractère pacifique de leur programme nucléaire. «La production et l'utilisation d'armes de destruction massive sont contraires à la religion et n'ont aucune place dans la doctrine de défense de la république islamique», a déclaré le président, Mahmoud Ahmadinedjad, qui à chaque échéance sensible répète la même antienne. Cette nouvelle réunion, un mois après celle d'Istanbul, pourrait néanmoins amorcer la reprise d'un processus de négociations.
Compromis. «Nous sentons que l'Occident a compris que ce n'était plus le moment d'utiliser sa stratégie de pression», a plastronné le chef des négociateurs iraniens, Saïd Jalili, représentant direct du Guide suprême. En fait, l'Iran commence à subir de plus en plus les conséquences des sanctions et craint leur durcissement à partir du 1er juillet, avec notamment la pleine entrée en vigueur de l'embargo pétrolier. Les Occidentaux, eux, veulent à tout prix éviter une intervention israélienne, voire simplement un durcissement de la crise qui ferait s'envoler le prix du brut. Les conditions pourraient être là pour un début de compromis. D'autant que, à la veille de la réunion, le directeur de l'AIEA, Yukiya Amano, annonçait de retou