A 13 ans, Kamran Khan était le premier de sa classe, un rare espoir d’ascension sociale pour sa famille très pauvre du nord-ouest du Pakistan. Mais tout s’est effondré fin mars, lorsque l’écolier découvre que sa mère n’a même pas les moyens de lui payer un nouvel uniforme pour tenir son rang en classe supérieure : désespéré et humilié, l’écolier s’asperge d’essence et s’immole par le feu. Brûlé sur la moitié du corps, Kamran est mort une semaine plus tard, sa famille n’ayant pas pu faire face au coût de ses soins.
Le destin de Kamran illustre le sort souvent tragique de millions de Pakistanais, maintenus dans une extrême pauvreté qui n’émeut guère une petite élite gouvernementale richissime et de plus en plus détestée pour son incompétence et sa corruption.
Depuis début mai, des manifestations violentes se multiplient dans plusieurs villes du pays contre les coupures de courant qui paralysent depuis des mois foyers et industries du pays. Le ministre pakistanais de l’Energie avait pourtant annoncé en février la fin de ces coupures… La fanfaronnade n’a pas convaincu une population exaspérée par les manœuvres d’un gouvernement très impopulaire et discrédité.
Le secteur énergétique est en faillite et entraîne l'économie vers le fond. La déclaration du ministre reflète la politique à courte vue avec laquelle le gouvernement du président, Asif Ali Zardari, en place depuis 2008, a joué avec l'économie de ce vaste pays, désormais au bord du désastre. «La situation est dangereuse et