Les Québécois ne veulent pas quitter la rue. Après plus de cent jours de grève étudiante, trois manifestations de plus de 150 000 personnes, et trente manifestations de nuit consécutives, le gouvernement maintient pour sa part sa ligne dure.
Dans la nuit de mercredi à hier, le pacifisme des participants à la trentième manifestation nocturne n'a pas suffi à empêcher leur arrestation massive. Dans le centre de Montréal, 475 personnes ont été interpellées lors d'un sit-in, vers 1 heure du matin. A Québec, 170 autres manifestants ont été arrêtés. Motif : attroupement illégal, selon les forces de l'ordre. Chaque soir, les opposants à l'augmentation des frais d'inscription à l'université refusent de fournir le trajet de leur cortège aux autorités, comme l'exige pourtant la loi d'exception adoptée la semaine dernière par le gouvernement.
«Cache-cache». Autre point de friction : les masques, fraîchement interdits par les élus de Montréal, mais que les manifestants continuent à porter, pour se protéger des gaz lacrymogènes. Entre les policiers et les protestataires, les marches nocturnes prennent des allures de partie de cache-cache dans les rues de la métropole. La police, qui n'a jamais eu à gérer pareil mouvement, est excédée. En moins d'une semaine, elle a arrêté plus de 800 personnes.
Pour les prochaines soirées, les forces policières n'excluent pas de rejouer le même scénario. «On va évaluer la situation, mais si la manifestation est illégale