Habituellement, lorsqu'un chef d'Etat se rend sur un théâtre d'opération, c'est soit pour encourager les troupes avant un surge (l'envoi de renforts), soit pour célébrer la victoire de ses soldats, soit pour s'associer à leur douleur après des pertes sévères, comme l'avait fait Nicolas Sarkozy suite à l'embuscade meurtrière d'Uzbin. Vendredi, François Hollande s'est rendu en Afghanistan pour une opération de communication destinée à justifier un retrait anticipé des forces combattantes françaises qui n'aura pas l'heur de plaire à tout le monde.
C'est le cas des autres membres de la coalition, en particulier des Etats-Unis, qui vont devoir palier le départ des troupes françaises dans la province de Kapisa (nord-est), stratégique et vitale pour la sécurité de Kaboul. Même si Washington n'a pas porté le débat sur la place publique, le comportement de Paris a ulcéré l'administration et, plus encore, les militaires américains. Et même si Hollande a déclaré que le désengagement du contingent, prévu d'ici à fin 2012, soit un an avant le délai fixé par Nicolas Sarkozy, se ferait de manière «ordonnée», «coordonnée» et «en bonne intelligence avec nos alliés, notamment avec le président Obama», il reste que celui-ci laisse un trou dans le dispositif allié. A charge de l'armée afghane de prendre la relève. Et c'est bien là que le bât blesse. Car, si celle-ci échoue à contenir l'insurrection, comme on peut s'y attendre, les troupes américaines devront p