C'est une pièce en deux actes qui s'est jouée vendredi en Somalie. Le rideau s'est levé à 8 heures et il est retombé à 13. Mais il a fallu attendre que les acteurs se présentent devant le public, en fin d'après-midi lors d'une conférence de presse à l'Elysée, pour qu'on découvre l'épilogue heureux d'une situation qui n'a pas viré au drame. Premier acte : la libération des trente membres de l'équipage du Ponant (22 Français dont 6 femmes, 6 Philippins, une Ukrainienne et un Camerounais) retenus en otages depuis le 4 avril. A 11 heures, l'affaire était réglée de manière pacifique.
Deuxième acte : une partie des pirates est appréhendée à terre, par les forces spéciales françaises, avec l'accord des autorités somaliennes. Six pirates sont transférés à bord de la frégate Jean-Bart et seront remis à la justice pour être jugés en France.
Depuis le début de la crise, les autorités françaises, François Fillon le premier, avaient fixé une «ligne rouge» : récupérer les otages «sains et saufs» et donc ne pas prendre le risque d'une opération de «vive force» contre le bateau. Trop dangereuse pour les otages. Un bateau de croisière est plein de recoins dans lesquels il aurait fallu «chercher les pirates à la fourchette», selon l'expression d'un expert du contre-terrorisme maritime. Des négociations, par radio, se sont rapidement engagées entre le propriétaire du bateau de croisière, la CMA-CGM, à Marseille, et les pirates. Un premier con