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TGV : le Maroc a-t-il les moyens de mener grand train ?

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publié le 25 mai 2012 à 22h46

Lancée en septembre, la première ligne à grande vitesse du monde arabe serait-elle déjà en train de poser problème ? C’est bien l’espoir que caresse la cinquantaine d’associations qui a formé le collectif Stop TGV et multiplie, pour y parvenir, les tribunes dans la presse et les conférences. Fin 2015, ce TGV devrait relier Casablanca à Tanger - les deux pôles économiques du pays distants d’environ 350 km - en 2 h 15 au lieu de 4 h 45 actuellement.

Coût du projet : 25 milliards de dirhams, soit 2,3 milliards d'euros. Une «somme astronomique» pour un pays pauvre comme le Maroc, estiment ses opposants. «Rapporté au PIB marocain, le coût de la ligne TGV équivaudrait, en France, à un investissement de 58 milliards d'euros. Vous imaginez, c'est énorme !» s'insurge l'un des cofondateurs de Stop TGV, Omar Balafrej. Et de rappeler que des pays plus riches - classé 130e sur l'indice mondial de développement humain -, comme l'Espagne ou le Portugal, ont reconsidéré leur projet de TGV pour des raisons budgétaires.

En face, l'Office national des chemins de fer (ONCF) minimise le problème en rappelant que le projet est financé à hauteur de 60% sous forme de prêts par la France et des pays du Golfe. «C'est l'une des meilleures façons d'améliorer la compétitivité du Maroc», argumente le ministre des Transports, Abdelaziz Rabbah. Même si construire une ligne TGV coûte 30% plus cher que de moderniser la voie déjà existante entre Casablanca et Tanger. «L