Lovée dans une de ces vallées chatoyantes de Navarre, la bourgade de Garínoain est une cité-dortoir d’environ 500 âmes, où les ruelles sont le plus souvent désertes et où on ne se cause pas beaucoup. Mais, avec l’arrivée surprise d’un maire d’extrême droite, les habitants de Garínoain ont reçu un électrochoc. La conscience collective s’est éveillée et la majorité de la population a adhéré à une association pour évincer l’indésirable édile.
Aujourd’hui, tous se demandent comment Javier Echarri Cabodevilla, 51 ans, patron d’une modeste entreprise de sécurité de Pampelune et inconnu de tous, peut bien occuper le fauteuil municipal. Et ce alors même qu’il n’a recueilli que 5,6% des suffrages… Cabodevilla est membre de Droite navarraise et espagnole (DNE), un groupuscule ultracatholique et xénophobe, opposé à l’avortement et au mariage gay, favorable à la peine à perpétuité et au ratissage des sans-papiers.
Dans son histoire, Garínoain n'a jamais connu pareil oiseau. A chaque scrutin municipal, un groupement local se présentait et gèrait les affaires de la localité. Mais, en mai 2011, en l'absence de candidat, les élections n'ont pas eu lieu. Ce qu'ignoraient les habitants, c'est que la loi oblige à ce que, dans les six mois, apparaisse n'importe quelle candidature. La DNE se propose subrepticement.Seul en lice, l'extrémiste de droite est élu avec seulement 18 bulletins. En signe de protestation, 305 personnes votent blanc. Leur association, Aupa Garínoain («allez Garínoain»), prét