En quelques mois, Gabriel Nadeau-Dubois est devenu l’un des visages les plus connus de la fronde québécoise. Porte-parole de la Classe (Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante), le syndicat étudiant le plus véhément de la province canadienne, cet homme de 21 ans est un des principaux interlocuteurs de la ministre de l’Education, Michelle Courchesne, qui a ouvert lundi des négociations difficiles avec les contestataires de la hausse des frais de scolarité dans les universités québécoises (d’abord annoncée à 75% sur cinq ans, puis à 82% sur sept ans). Cet étudiant en histoire suscite des réactions vives et contrastées.
Jésus et Ben Laden. Depuis le mois de février et le début de la grève étudiante, Nadeau-Dubois est partout. En une des magazines, poing levé, tel un révolutionnaire romantique. Sur les plateaux télé, dans les journaux. Le mois dernier, son omniprésence médiatique a éclipsé Jean Charest, le Premier ministre du Québec : il donne entre 10 et 30 interviews chaque jour. «Nous sommes dans les médias parce que nous avons des choses à dire. La parole que je porte, celle de la Classe, est très forte, dit-il. La grève a des objectifs concrets. Nous refusons la vision néolibérale des services publics.»
Les médias et le gouvernement n'ont pas toujours été tendres à son égard. Des chroniqueurs ont vu en lui un agitateur, un «fanatique de gauche». On l'a caricaturé en Jésus, en Ben Laden, quand on ne l